Législatives 2012 : Pourquoi le député Mallié dégaine si vite?

Un député des Bouches-du-Rhône prend le Président Sarkozy au mot sur la mise en oeuvre d'une proportionnelle pour les législatives.

Richard Mallié, Député des Bouches-du-Rhône, questeur à l'Assemblée Nationale, ne s'en laisse pas compter. Aussitôt dit, aussitôt fait, un texte de loi est en préparation pour une application dès les législatives de 2012 d'une dose de proportionnelle.

Trop rapide tempèrent les uns, trop frileux disent les autres.

Les premiers souhaitent une application pour les législatives de 2017, préférant se concentrer sur la campagne en cours et ne pas brouiller les cartes et les stratégies en jeux ou sortir un texte mal ficelé qu'il conviendrait de caler dans l'agenda des séances à l'Assemblée. Les premiers élements du texte envisagé pour introduire la proportionnelle se basent sur les villes de Paris, Lyon et Marseille comme sur le scrutin PLM spécifiques des municipales dans ces villes. Ces éléments posent déjà des problèmes entre les élus.

Les seconds, disent qu'il est possible d'agir vite et de faire passer ce texte pour une application rapide, alors pourquoi attendre? Ils font la part belle aux conservateurs et Copéistes qui ne craignent qu'un retour dans l'hémicycle du FN et sont donc réticents à la proportionnelle. Ils voient plutôt un moyen de redessiner les stratégies pour l'élection Présidentielle à venir et couper l'herbe sous le pied à certains marchandages de second tours.

Mon  point de vu :

Introduire une proportionnelle constitue une amélioration démocratique c'est certain. La mesure est sans risque aucun pour la stabilité de l'hémicycle (aucun risque d'être dirigé par des partis, les majorités parlementaires seront maintenues. Ce principe de stabilité était assuré justement par le scrutin majoritaire uninominal à deux tours).

Il est vrai que plus de la moitié des Français est favorable à l'introduction de proportionnelle dans les législatives permettant de représenter les minorités et non plus seulement les deux partis majoritaires. Quoiqu'il en soit même si la mesure renforce en effet la Démocratie, nous parlons de seulement 10% des sièges. Compte tenu du nombre de sièges par représentation il n'y aura pas de quoi former un groupe parlementaire.

Je pense qu'il est trop tard à deux mois de la Présidentielle et trois des Législatives pour faire voter cette loi dans les bonnes conditions. En revanche, il est évident que cela permettrait d'éviter les "marchandages" politiciens tels que nous pouvons les voir avec le PS et Europe Ecologie Les Verts (EELV). Les sièges EELV étant négociés avec le PS et dépendant du soutien au second tour de l'élection. Les uns se désistant en faveur de l'autre. Passer cette loi avant, aurait pu permettre une révision du jeu politique à ce niveau, et des stratégies en cours et c'est certainement cela qui a poussé Richard Maillé à dégainer si vite.